Le musée hospitalier

apothicairerie du musée

Les plus anciennes traces écrites faisant état de l’existence d’un hôtel-Dieu à Charlieu remontent à 1259, bien que certains éléments laissent supposer que sa fondation par les moines bénédictins qui avaient charge de l’abbaye remonte au IXe siècle.

En 1248, Saint Louis, de passage à Charlieu sur le chemin des croisades, l’avait comblé de faveurs et assuré de sa protection.

A cette époque, et jusqu’à la fin du XVIIIe, l’impuissance médicale destinait les hôpitaux, dont la responsabilité incombait uniquement aux ordres religieux, moins aux malades qu’aux pauvres de passage, auxquels la charité chrétienne imposait de porter assistance. Enfants abandonnés, vieillards pauvres touchés par la maladie ou les infirmités, voyageurs sans le sou étaient accueillis à la porte de l’hôpital par un religieux chargé de leur distribuer vêtements et nourriture.

Infirmités et maladies étaient considérées comme la sanction d’un péché, ce qui impliquait la pénitence de la personne qui en était la victime. La souffrance était conçue comme un moyen d’accéder à un progrés spirituel à la fois pour celui qui souffre et pour celui qui le reçoit et pratique l’aumône. A Charlieu, l’hospitalité était exercée dans deux appartements différents, l’un pour les personnes de distinction, l’autre pour celles d’humble condition.

En 1473, l’hôtel-Dieu comptait 18 lits et possédait des terres autour de la ville, dont l’exploitation constituait une source de revenus appréciable.

Les nombreuses épidémies de peste des XVIe et XVIIe siècles contribuèrent à accélérer le délabrement et la ruine de l’hôpital. En 1680, on décida de procéder à sa reconstruction et à sa réorganisation, et en 1687, l’hôtel-Dieu adopta les statuts et règlements de l’hôpital de Cluny, d’où vinrent deux religieuses dans le but de former des hospitalières charliendines. Les religieuses, de la congrégation de Sainte-Marthe, étaient assistées par un médecin de la ville chargé de faire des visites régulières gratuitement. Les malades ne pouvaient être reçus que s’ils n’étaient pas atteints de maladies contagieuses ou incurables.

En 1750, les murs de l’hôpital s’écroulèrent et furent réédifiés en 1754 grâce à des donations. Après la tourmente révolutionnaire, au cours de laquelle les religieuses furent temporairement chassées de l’hôpital, l’accroissement des besoins et les progrès de la médecine conduisirent à l’agrandissement des bâtiments (en 1848 et 1867).

En 1884, on construisit l’asile de vieillards hommes et en 1907, celui des femmes. La maternité fut ouverte en 1927 grâce à des legs et à des dons, notamment d’industriels de la région. En 1929, deux pavillons pour dames et hommes furent édifiés pour les malades riches mais sans famille. L’année suivante, on installa une salle de radioscopie, et en 1957, un service de chirurgie vit le jour, officiellement.

Les coûts élevés liés à la technologisation croissante de la médecine, l’inadaptation des bâtiments anciens aux nouvelles exigences médicales conduisirent à la fermeture de l’hôtel-Dieu en 1981 et au départ en reposance de la plupart des religieuses qui y travaillaient encore. Un nouvel hôpital aux structures modernes et au personnel laïc ouvrit alors ses portes dans un autre quartier de Charlieu.