Le cloître des Cordeliers

Le cloître, dans un état remarquable de conservation, est un chef-d’œuvre de l’art gothique régional de la période enjambant la fin du XIVe siècle et le début du Xve siècle. Il a été contruit en grande partie grâce à l’aide de la famille seigneuriale de Châteaumorand.

Intégré à une habitation et transformé en jardin d’agrément à la fin du XIXe siècle, il fut vendu en 1910 à un antiquaire parisien et en partie démonté pour aller orner le court de tennis d’un milliardaire américain. Il fut sauvé de justesse par un classement d’urgence "Monument Historique".

Les galeries sont couvertes par une charpente apparente. Les quatre contreforts d’angles correspondent aux grands arcs intérieurs, constituant une véritable curiosité architecturale. Une seule gargouille subsiste à l’angle sud-ouest.

La décoration sculpturale est riche et variée. Les frises, en corniche, sont ornées de feuillages tout comme la majorité des chapiteaux (chêne, acanthe, vigne…).

Cependant, la galerie nord porte aussi des animaux et des personnages, représentant sans doute vices et vertus.

Au nord-ouest, les vices : deux singes (la lubricité), un voleur, deux lions afrontés (colère, discorde), un gros chien (gourmandise, paresse), quatre personnages dansant (luxure), un vieillard barbu (orgueil), un perroquet (bavardage) et un serpent à visage humain (duplicité, hypocrisie).

Au nord-est, les vertus : deux chiens (fidélité, vigilance), une chouette (sagesse, philosophie), un moine (paix, sérénité), un visage casqué (force), deux dragons (le mal se neutralise), et un visage voilé (humilité, pudeur), puis un coq et un écureuil (travail, prévoyance, économie), un agneau (bonté, douceur), un porc-épic (sobriété, justice), un lièvre (prudence) et une hermine (pureté).